Naissance de Camille

Naissance de Camille le 10 mai 2008

Lundi 5 mai, j’ai rendez vous chez mon gyneco pour contrôle et visite du 9 mois, je suis à 36 semaines +2 et depuis 31 semaines je suis en MAP, car mon col est raccourcit, ramollit et ouvert à 1 doigt large. Je me doute un peu que mon gyneco souhaite me déclencher avant terme mais je ne m’attends pas à ce que ce soit aussi imminent. Et pourtant il ne me laisse même pas le choix et m’informe que je vais être déclenchée ce samedi car pour lui il y a un risque d’infections car j’ai perdu le bouchon muqueux et mon col est maintenant ouvert à deux doigts. Le bébé doit un peu près faire 3 kilos. Je sors de son cabinet perturbée, je me demande si c’est la bonne décision. Je file voir ma sage femme qui comme je m’en doutais pense que ce n’est pas une raison valable pour me déclencher, même si toutes les conditions sont requises. J’ai donc deux avis complètement différents, à moi de prendre la bonne décision. Et finalement ce sont de fortes contractions qui vont faire pencher la balance, apparemment mon bébé est pressé de venir au monde. Je rentre donc à la clinique le vendredi soir, le moral dans les chaussettes car je serai seule cette nuit et ça me déprime. On me fait un monito qui révèle quelques belles contractions et un contrôle du col qui est effacé et ouvert à deux doigts francs. Mon chéri aimerait m’emmener au resto mais les médecins refusent, je dois rester à l’hôpital. Je passe donc une nuit assez agitée pas vraiment reposante.
Samedi matin 7hrs ½ une sage femme vient me chercher dans ma chambre, j’arrive dans la salle d’accouchement numéro 1, la même salle que pour la naissance de Pauline, je vois en elle un bon présage. J’enfile la magnifique blouse sexy « fesse à l’air » et m’installe sur le lit. La sage femme qui me fait la perfusion et prise de sang n’est pas celle qui j’aurai toute la journée car elle a fini sa nuit. Dommage elle est bien sympa. Pascaline, arrive enfin et m’explique ce qui va se passer. Tout doucement elle va lancer le déclenchement, je vais recevoir via la perfusion des hormones qui vont provoquer des contractions. Au début les doses sont très faibles afin que le corps s’habitue et de voir également comment réagit le bébé. Ensuite si je veux la péridurale elle me sera posée car mon col est assez dilaté, et ensuite elle percera la poche des eaux si ce n’est déjà fait. Je suis confiante, Pascaline est douce, je me sens rassurée. Lionel arrive avec de la musique, Pascaline nous mets une lumière tamisée, on est bien, pas vraiment l’impression que je vais accoucher dans la journée. 8hrs ½ le déclenchement commence. 9hrs je ressens des petites contractions mais rien de bien méchant, Pascaline prépare le matériel pour la péri. 9hrs1/4 elle vient me demander si je peux laisser ma place à une autre maman qui au début ne voulait pas la péri mais là souffre trop, j’accepte sans problème car je n’ai pas mal, sachant que juste après c’est mon tour. 9hrs1/2 Pascaline me fait un contrôle du col et il n’a pas bougé, après avoir vu avec le gynéco, la décision est prise de me percer la poche des eaux pour accélérer le travail sinon selon eux demain on y est encore. J’appréhende un peu, pour Pauline je me souviens que j’avais eu très mal, et là rien du tout, Pascaline est vraiment très douce. 9hrs40 je commence à sentir les contractions douloureuses mais je gère grâce à la respiration. Je me mets en tailleur et respire profondément puis souffle doucement en fermant les yeux et en essayant de visualiser mon bébé. 10hrs les contractions deviennent insupportables, et c’est à ce moment que Pascaline m’informe que l’anesthésiste est parti en urgence sur une opération cardiaque, qu’il ne sera pas là avant ½. 10hrs1/4 les contractions sont de plus en plus rapprochées, Pascaline me propose le ballon et me voici donc assise dessus à faire des rotations du bassin ce qui j’avoue me soulage au début. 10hrs45 je n’en peux plus, je transpire à grosse goutte, j’ai terriblement mal, la douleur part du dos, rejoints mon ventre dure presque une minute et ne me laisse pratiquement pas de répits car une autre contraction arrive et ce, toutes les deux minutes. Je supplie Pascaline de me donner quelque chose, d’appeler l’anesthésiste, j’ai l’impression que je vais mourir, je n’ai plus de force et là elle me dit qu’elle n’arrive pas à le joindre qu’elle est désolée, et moi donc ! ! ! ! Lionel me masse le dos mais un coup ça me fait du bien, et l’autre je ne supporte pas que l’on me touche. Par moment je n’ai pas envie d’être seule, et d’autre j’ai envie que l’on me foute la paix ! ! ! Je suis harnachée de part en part, la perf, le monnito plus tous les contrôles qui doivent servir lors de la péri que je n’ai toujours pas, j’ai envie de tout arracher ! ! ! ! Je suis assise sur la ballon, la seconde d’après je me lève et bascule mon bassin debout en essayant tant bien que mal de respirer, la minute d’après je m’installe à quatre pattes, ensuite en tailleur, bref j’essaie toutes les positions qui peuvent me soulager et ce qui soulage une minute ne le fais plus la suivante. Bouger soulage énormément, rester couchée me paraît complètement impossible. Les contractions s’accélèrent je ne comprends pas pourquoi je n’ai plus une seconde pour souffler, j’en informe Pascaline qui me demande de m’allonger pour contrôler le col. Verdict, il est dilaté à 9, je regarde Lionel qui de suite lui demande s’il est encore temps pour la péri, je connais déjà la réponse. Et je réalise que je vais devoir accoucher sans, j’ai peur j’ai tellement entendu parler de cette douleur lors de la naissance et j’ai surtout peur d’avoir les forceps comme Pauline. Une contraction arrive et me clou sur place, il faut que je me lève et c’est ce que je fais, et là je sens quelque chose pousser, je sens comme si je voulais aller aux toilettes sauf que je sais que ce n’est pas ça. Je hurle « ça pousse ! ! ! ! » Pascaline au même moment entre dans la pièce et m’ordonne de m’allonger de suite, de ne plus bouger, je suis couchée les jambes pliées et je sens que j’ai envie de pousser, Lionel commence a voir la tète et rien n’est installé, le gynéco pas là Pascaline occupée a le dos tourné. Elle se retourne et paniquée, mets sa main pour retenir la tête en m’ordonnant de ne pas pousser mais je n’y arrive pas c’est plus fort que moi, d’ailleurs je ne suis plus moi. Pascaline demande à la puéricultrice d’appeler le gynéco, elle demande à Lionel de me tenir un masque de protoxyde d’azote sur le visage ce qui me permet de souffler quelques instants. Mais de suite j’ai à nouveau envie de pousser et je pousse d’une façon que je ne me saurais jamais cru capable, c’est au fond de moi, je ne me souviens plus du cours de la poussée, je fais ça à l’instinct, et ça me soulage énormément. Pascaline ne veut pas que je pousse elle veut qu’on attende le gynéco, qui arrive juste après. Rien n’est installé, à la hâte ils montent les étriers m’installent, Pascaline mets des gants, n’en reviens pas de la force que j’ai pour pousser, tout le monde est là, je pousse une dernière fois et je sens la tête du bébé qui sort, on me demande de ne pas pousser, puis je sens que tout son corps glisse hors de moi, c’est une joie intense mêlée d’un grand soulagement, la douleur s’arrête instantanément, et je me sens vidée, épuisée. Le gyneco me donne Camille dans les bras et je ne peux retenir mes larmes de bonheur, je lui dis « bonjour Camille » elle me regarde, pleure un peu elle est toute chaude, couverte de vernix mais terriblement belle, c’est mon bébé, ma petite fille que j’ai portée pendant 8 mois et elle est là contre ma peau. Je regarde Lionel il est très ému, tout comme moi il est heureux. Camille est née à 11hrs20 elle est restée en peau à peau contre moi pendant deux heures et a longuement tété avant d’être pesée et mesurée. A 37 semaines Camille fait 3k680 pour 50cms, un très beau bébé. Quant à moi je n’ai pas eu d’épisomie, juste deux petits points. Je me suis plus vite remise de cet accouchement que celui de Pauline, pourtant j’ai plus souffert. Si je devais revivre ce moment, sincèrement je crois que je prendrais quand même la péri mais je suis heureuse d’avoir vécu cet événement sans analgésie. Pour le déclenchement finalement c’etait la bonne decision car il s’est averé que Camille avait fait un nœuds à son cordon, et à plus ou moins long terme on peut imaginer les consequences.
Maintenant nous sommes quatre à la maison et ce n’est que du bonheur ! ! ! ! !

Une très belle aventure que tu as vraiment gérée comme une chef